Il y a encore peu de temps, j’enseignais très peu le langage oral. En bonne maitresse de CP, je me lançais à corps perdu dans l’apprentissage de la lecture/écriture, n’utilisant l’oral « que » comme vecteur de tous les autres apprentissages. Comme si tout était acquis à la sortie de la maternelle. Et puis, j’ai essayé de me pencher sur la question plus sérieusement, car le manque de maitrise du langage oral était un vrai handicap pour de nombreux élèves, dans toutes les matières. La première chose que j’ai voulu faire est de regarder quels étaient les attendus afin de comprendre quelles compétences je devais enseigner, et donc comment j’allais les programmer.

Les nouveaux programmes pour la rentrée 2016 accordent une grande place au langage oral, décliné en 4 sous-domaines. J’ai donc retravaillé une progression pour le CP/CE1, à partir de ces nouveaux programmes.

Pour identifier les 4 sous-domaines proposés par les programmes, je leur ai attribué une couleur, que j’ai gardée dans la programmation. J’ai essayé de trouver des pistes d’activités, en restant tout de même assez vague car il me semble indispensable en ce domaine de s’appuyer sur la vie de la classe : les élèves ne parlent que s’ils ont quelque chose à dire !!

Il s’agira donc de travailler les compétences au gré des projets, des sorties ou des thèmes abordés, tout en s’assurant de créer les conditions de la prise de parole, surtout pour les élèves qui ne parlent pas beaucoup, ceux qu’on appelle les « petits parleurs ». Il s’agira ensuite de rendre ces apprentissages explicites, de dire que l’on apprend à parler, de créer des moments de structuration, et de laisser les élèves répéter, reformuler, et donc s’entrainer…  à parler ! Réfléchir donc au temps de parole réel que je leur laisse dans la classe et au temps nécessaire à leur apprentissage d’une langue correcte et signifiante.

Je vous propose à ce sujet deux citations qui me paraissent très éclairantes sur ce travail de l’enfant qui apprend à parler :

Les enfants ont besoin de temps pour arriver à trouver les formulations adéquates. Ils ont besoin de revenir sur ce qu’ils ont déjà dit. Leur travail lors de la séance de langage, lorsqu’on les laisse travailler c’est-à-dire parler, s’apparente à celui du scripteur qui se relit et réécrit ce qu’il a déjà écrit.  Pierre PEROZ

S’il parait nécessaire, (…), de pouvoir revenir sur les productions verbales pour les analyser avec les élèves, ce travail ne semble pas pouvoir s’opérer de façon identique pour l’oral et pour l’écrit. Dans une didactique de l’oral, plutôt que la «réécriture» de l’oral, impossible par définition, il faut probablement concevoir un ensemble de situations présentant une homologie suffisante pour que les élèves puissent les repérer comme familières et y transférer leurs compétences en cours de construction mais en même temps suffisamment variées pour qu’ils aient envie de prendre la parole. » Claudine GARCIA-LEBANC

Voici donc la programmation que je compte utiliser pour mes élèves de CP/CE1. Je n’ai pas différencié les 2 niveaux, car je pense que je vais faire les activités en commun. J’ai indiqué le type de regroupement, car je pense qu’il faut parfois travailler en petits groupes ou en individuel. Je vous propose le document en modifiable afin que vous puissiez l’adapter à votre classe.

ProgrammationLangueOrale2016 en .docx

Programmation langue orale 2016 en .pdf

Si vous voulez en savoir plus sur ce sujet, c’était le thème de mon mémoire. J’essaierai de proposer des séquences sur ce thème régulièrement.

Pour analyser ou évaluer les productions des élèves et comprendre les spécificités du langage oral, je vous conseille cet article sur l’oral enfantin.